Journée mondiale contre l’hépatite
L’hépatite est une infection virale très peu dépistée. Pourtant, 325 millions de personnes dans le monde sont atteintes d’hépatite B (VHB) ou C (VHC). Parmi eux, seulement 10% sont dépistés du VHB et 19% du VHC C.
On compte environ 1 100 00 décès de l’hépatite B dans le monde tous les ans et 1 500 en France. La couverture mondiale du vaccin contre l’hépatite B est estimée à 42% seulement.
Chaque année, au 28 juillet, la journée mondiale contre l’hépatite a pour but de sensibiliser et encourager le grand public à lutter contre cette infection. En 2017, l’OMS publiait un rapport sur les estimations mondiales et les stratégies à mettre en place contre l’hépatite.
L’hépatite A, B, C, D ou E ?
L’hépatite est une inflammation et infection virale du foie découverte en 1967. Elle existe sous 5 différentes formes que l’on nomme par des lettres : A, B, C, D et E. Elles diffèrent par leur gravité et leur mode de transmission.
L’hépatite la plus répandue est l’hépatite C, suivi du VHB. Celles-ci peuvent devenir chroniques. Ensuite, le VHA, D (Delta) et le E sont moins répandus et guérissent spontanément.
Le VHA, D et E n’ont pas besoin de traitement. Cependant, il existe un vaccin contre l’hépatite A qui est recommandé pour les personnes à risques et remboursé pour les personnes atteintes d’une infection du foie chronique.
Les symptômes
Les différentes formes d’hépatite présentent les mêmes symptômes la plupart du temps. Les symptômes communs sont les suivants :
– Jaunisse
– Malaises
– Perte d’appétit
– Maux d’estomac
– Urines foncées
– Fatigue.
Cependant, certaines formes d’hépatites sont asymptomatiques (qui ne présentent aucun symptômes). 90% des enfants infectés par le VHE ne présentent aucun symptômes, 30% des cas graves de VHB, ainsi que certains cas de VHD.
Comment se transmet l’hépatite ?
L’hépatite A et E se transmettent principalement par voie orale en buvant de l’eau contaminée ou au contact de matière fécale. C’est le cas dans les endroits où l’hygiène corporelle et de l’environnement (évacuation des eaux usées) est pauvre, ainsi que dans la pratique de l’anulingus.
Quant au VHB et VHC, elles se transmettent par une exposition à du sang ou des organes infectés, des rapports sexuels (pénétration vaginal, anale et rapport oro-génitaux), le partage d’outils d’hygiène personnelle (brosse à dents, rasoir, coupe-ongle…) et de la mère à son enfant lors de la grossesse ou de l’accouchement. Le risque de transmission de l’hépatite B est très élevé. Le VHB est 100 fois plus contagieux que le VIH. Le risque d’être contaminé après une exposition à du sang infecté est de 30%.
Enfin, l’hépatite D apparaît principalement chez des personnes déjà contaminées par l’hépatite B. Elle est transmise par une exposition à du sang contaminé, le partage d’objet d’hygiène personnel et dans de rares cas par des rapports sexuels.
Comment se faire dépister ?
L’hépatite se dépiste par simple prise de sang. Une sérologie est prescrite par un médecin. D’une part, le test est obligatoire pour les donneurs de sang et les femmes enceintes au 6ème mois. D’autre part, ce test est conseillé avant une vaccination pour les personnes à risque. De manière générale, il est recommandé de se faire tester une fois dans sa vie d’adulte.
Les personnes à risques
Les personnes à risques de l’hépatite sont :
– Professionnels de santé
– Personnes non vaccinées contre l’hépatite
– Personnes ayant voyagé en zone endémique
– Personnes ayant eu des rapports anaux, vaginaux ou oro-génitaux non protégés avec une personne infectée ou à risque
– Personnes ayant consommées des crustacés ou du porc cru
– Consommateurs de drogues en intraveineuse
– Personnes ayant reçues une transfusion sanguine avant 1990
– Personnes traitées pour hémodialyse
– Enfant d’un mère biologique infectée
– Personnes tatouées ou percées avec des instruments non stériles
Où se faire dépister ?
Le dépistage est effectué en laboratoire médical avec un professionnel de santé. Dans le cas de l’hépatite B et C, le dépistage peut être effectué dans un Centre Gratuit d’Information, de Dépistage et de Diagnostic (CeGIDD).
La période d’incubation du virus est de 60 à 90 jours. C’est pourquoi, le test peut revenir négatif durant cette période. Après une prise de risque, le test n’est fiable que 3 mois. Il faut se faire tester à nouveau pour confirmer ou infirmer le résultat.
Evolution de l’infection
L’hépatite aiguë
L’hépatite aiguë guérit spontanément chez 90% des personnes infectées. Elle ne nécessite aucun traitement et disparait en quelques semaines. Il se peut qu’une personne soit infectée et guérisse sans même le savoir. Seul un dépistage permet d’informer de l’infection dans ces cas.
Dans 1% des cas, l’infection s’aggrave rapidement. On parle d’hépatite aiguë fulgurante. Cette forme d’aggravation entraîne des troubles de la conscience et le coma. Elle nécessite une transplantation hépatique, sans quoi elle est mortelle en quelques jours voire heures pour 90% des malades.
L’hépatite chronique
LE VHB et VHC peuvent évoluer en hépatite chronique. Une hépatite chronique est une hépatite aiguë restant plus de 6 mois dans le corps. La forme chronique peut entraîner une fibrose ou une cirrhose.
Les enfants et les personnes immunodéprimées ont plus de chances de contracter une hépatite chronique que les adultes en bonne santé. Les chances de développer une hépatite chronique sont de :
– 10% chez les adultes immunocompétents
– 30-40% chez les enfants de 4 ans et moins
– 90% chez les nouveau-nés d’une mère infectée s’il n’y a pas de sérovaccination dans 24 heures après la naissance
– 30-100% chez les personnes immunodéprimées.
Prévention et traitement
Se protéger
Pour se protéger contre le VHA et E il convient de surveiller son hygiène notamment lors de la préparation de la nourriture. Bien se laver les mains évitent que des matières fécales se retrouvent dans le plat et donc dans la bouche. Il existe également un vaccin contre l’hépatite A. Ce vaccin peut être administré dès l’âge de 1 an.
Pour se protéger du VHB et D il ne faut pas partager des instruments d’hygiène personnel ou qui pourrait être en contact avec du sang. Il ne faut pas partager par exemple sa brosse à dents, son coupe-ongles, son rasoir, une aiguille ou un instrument utilisé pour renifler de la drogue. De plus, il est important d’avoir des rapports sexuels protégés ; notamment avec des personnes infectées. Un vaccin contre l’hépatite B existe, celui-ci protège contre le VHB et D. Depuis le 1er janvier 2018, la vaccination contre l’hépatite B est obligatoire pour tous les nouveau-nés dès l’âge de 2 mois. Si la mère est contaminée, le nourrisson est vacciné à la naissance.
Il n’existe pas de vaccin contre l’hépatite C. Pour s’en protéger il faut éviter de partager des objets d’hygiène personnelle ou en contact potentiel avec du sang.
Les traitements
Les hépatites aiguës ne requièrent pas de traitement. Cependant, elles seront suivies par avec un bilan sanguin, une échographie ou scanner par semestre ou année. Si nécessaire, un traitement est engagé.
Le traitement est nécessaire pour les hépatites chroniques ayant évoluées en :
– Fibrose modérée à légère
– Charge virale élevée
– Transaminases deux fois supérieures à la normale
Le traitement à suivre peut être administré via interféron injecté sous la peau ou bien avec des comprimés antiviraux.